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Maryse Dupas nous raconte son expérience de juges aux JO !

Maryse Dupas nous raconte son expérience de juges aux JO !

Si vous faites de l'athlétisme en Charente, son visage vous est forcément familier. Athlète dans une discipline où le respect du règlement est primordial, c'est tout naturellement que Maryse Dupas s'est tournée parallèlement vers la fonction de juge. Après avoir passé ses diplômes (précision ?), et emmagasiné une solide expérience sur les compétitions départementales, régionales, puis nationales, Maryse a coché la case "internationale" cet été en officiant aux JO !


Comment t’es venue l’idée de postuler pour être juge aux JO ?


REPONSE


Comment tu as appris ta sélection pour les JO ?


Par un appel de Marie Anne, la Présidente de la COT LANA, en octobre 2022, qui m’a appris que j’étais sélectionnée pour juger aux Jeux Olympiques ! J’étais très très contente et je lui ai dit plusieurs fois merci. Cerise sur le gâteau, Alice ma fille aussi été sélectionnée.


Elle était sélectionnée sur quoi ?

REPONSE


Et comment s’est passée l’attente, de l’annonce de ta sélection, jusqu’à l’approche des JO ?


J'avais informé mon entourage de ma sélection, mais je n’avais plus de nouvelle durant l'année 2023, le doute commençait à s’installer…


Novembre 2023 : enfin la LETTRE DE MISSION qui officialise ma participation !

Fin janvier 2024 : 1ére visio pour préparer les JO, puis une tous les mois. On nous présentait l'organigramme, le Stade de France sur plan, les stades d'échauffement, les parcours de Marche et Marathon… Je trouvais ça assez compliqué. On nous demandait de remplir beaucoup de formulaires, de fournir des pièces d'identités...


En mars 2024, j’ai reçu mon affectation : je serai Voltigeurs, c'est-à-dire remplaçante. D'abord déçue avec un sentiment d'inutilité, j'ai réfléchi et finalement contente, parce que "bonne à tout faire".


Quand est-ce que vous (les juges) êtes monté à Paris ?


Le grand départ pour Paris, c’était le 30 juillet. TGV direct Bordeaux/Paris, sans sabotage sur la ligne (des sabotages avaient eu lieu quelques jours plus tôt). On était logée dans un bel hôtel, Porte de la Chapelle, avec Alice (sa fille, également juge aux JO).


Le lendemain, dernières réunions d'information, les ITO (précision ?) se présentent. Après nous avoir fait visiter le stade, je commence à comprendre ce que l’on nous avez expliqué sur plans : les accès à la piste, appelés pénétrantes, de couleurs verte, rouge, jaune, bleue, suivant l'entrée au 100m, 200m, 300m, 400m. L'après-midi était consacré aux photos de tous les NTOs sur la piste, ensuite par groupe: la Ligue, le Comité, le club.


Vous avez eu le temps de souffler quand même ?


Oui, on a eu quartier libre au Stade de France, le jeudi matin (1er août). Michèle (Sapin) en a profité pour m'emmener dans les tribunes devant le "bac à sable" voir les "rois" du ratissage, ils ont même créé leurs propres râteaux ! Les athlètes venaient déjà pour prendre des marques. Certains faisaient quelques accélérations ou quelques essais de sauts en longueur.


Le repos fut de courte durée ?


Et oui, l’après-midi : répétition générale avec une petite compétions d'une heure (Sprint, Longueur, Marteau) avec quelques athlètes locaux, les cameramen et photographes. J’étais à la chute au Marteau avec un prisme (c’est quoi ?). On était deux, un de chaque côté.


Est-ce qu’il y a des règles particulières à respecter ?


Il y a d'abord le Dress code. Tout le monde pareil, polo gris, short, Panama (c’est quoi). Ensuite il y a un sens de circulation à respecter, on entre à l'instant T, en ordre, en file indienne, par la bonne pénétrante.


Raconte-nous ton premier jour de compétition.


Vendredi 2 août - C'est le grand jour ! J’étais au concours de qualification du Marteau Masculin. Entrée sur le stade, dans l'ordre comme la veille, le public commence à arriver, un léger brouhaha parcourt les tribunes. Puis les athlètes arrivent, les 1éres clameurs : au secours, où sont mes bouchons d'oreilles. Et au fur et à mesure, des périodes de silence, incroyable pour les Départs suivis de clameurs sitôt le "coup de feu". Mais dès qu'un Français apparaissait, les clameurs étaient plus intenses, le bruit me tombait dessus. Mais à la fin de la semaine, je suis devenue accro à ces clameurs !


Tu sais que l’on t’a aperçu plusieurs fois à la TV ?


Oui, notamment lors du concours de qualification de Yann Chaussinand. J’ai couru mettre mon prisme sur la marque, et tout le monde m’a vu. J'avais pourtant dit à mon entourage que je devrais être invisible.


Est-ce que tu as été affectée à d’autres postes que le marteau ?


Tout à fait. Samedi 3 août, j’étais assistante athlètes à la Perche du Décathlon Masculin, assise près des bancs, j’étais là avec ma feuille de concours, pour leur permettre de suivre et s'ils avaient besoin de quitter le concours avant la fin.


Dimanche 4 août, j’étais au balayage aux concours de qualif du Saut en Longueur Masculin. Ils avaient fait des bacs à sable sans fosses de récupération. Il n'y a pas de tâche ingrate. Ces sauteurs, ils en mettaient partout, je devais balayer en même temps que le ratissage. Et je devais me lever et m'asseoir en même temps que les autres juges. Il faut faire vite, c'est sport. Cette fois-ci aussi, tout le monde m'a vue. J’ai reçu beaucoup des SMS avec photo d'écran.


Mardi 6 août, j’étais « Marshall » : assise devant l'entrée du 300m, j’étais là pour accompagner les athlètes aux toilettes, pas une tâche ingrate non plus, c'est la règle. L'après-midi, je reprenais mon balai pour la Finale de la longueur masculine.


Mercredi 7 août, j’étais Assistante Starter, avec un "Push to talk" (c’est quoi ?). Je devais faire entrer les athlètes à l'instant T, après avoir vérifié, en quelques minutes, le port des dossards, la présence des stikers sur les cuisses. Et avec l'aide des Bénévoles et je devais signaler toutes modifications dans les listes de Départs par rapport à celles qu'on avait avant le début des courses.


Ce sont des choses qui arrivent vraiment à ce niveau ?


Oui, les listes des 5000m n’étaient sont pas les bonnes. Petit coup de stress…


Et ça s’est réglé comment ?


Réponse.


Est ce que tu as été affecté à un poste qui n'existe qu') niveau international ?


Oui. Vendredi 9 août par exemple, j'étais Marshall (commissaire en anglais) au "Kiss and Crye" (que l’on pourrait traduire par « Embrassades ou pleures). C'est la "salle d'attente" pour les qualifiés aux temps sur les courses, qui attendent les résultats des autres séries pour savoir s’ils seront bel et bien qualifiés.


Kiss : pour ceux qui restent qualifiés, et qui restent donc dans la salle. Et « Crye » pour ceux qui se font éjecter par un chrono plus rapide dans la série suivante.


Je devais être assise sur le côté, pas dans le champ de la caméra qui était fixée sur les bancs. Il y a de la place pour 3 mais pas pour 8 pour les qualif des relais 4x400 Masculin.


L'après-midi, j’étais Commissaire de Courses à divers endroits selon si elles sont en ligne droite ou plus longue.


Samedi 10 août, j’étais Marshall au niveau du concours de Saut en Hauteur : accompagnement des athlètes qui ont besoin d'aller aux toilettes. Pauvre Marco Tamberi, il n’était pas en forme (il souffrait de coliques néphrétiques).


Et puis dimanche 11 août : retour à la maison pour tout le monde. Ma profonde déception, c'est de voir le soir, les bénévoles invités et mis à l'honneur pendant la Cérémonie de clôture, et nous les centaines de juges toutes disciplines confondues, nous avons été ignorés, pourtant, sans juge, pas de compétitions…


Pas très correct, en effet... Tachons de retenir le positif !

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